
Nous vous proposons de participer à une rencontre avec l’artiste Anna Principaud, dans le cadre de sa sortie de résidence de recherche.
Cette rencontre, en deux temps, sera d’abord l’occasion d’échanges avec l’artiste sur ses recherches ; elle proposera ensuite un temps d’improvisation entre lecture et chant auquel pourront se joindre celles et ceux qui le souhaitent.
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Depuis 2017, le centre d’art contemporain reçoit deux programmes de résidence de recherche et d’expérimentation par an : un sur invitation et un autre sur appel à projet.
A l’issu du jury des appels à projet reçus pour 2019, c’est l’artiste Anna Principaud qui a été sélectionnée pour effectuer une résidence de recherche et d’expérimentation aux mois d’octobre et décembre 2019.
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"Le texte sur lequel j’ai travaillé est né d’une série d’entretiens réalisés avec différentes personnes (de différentes régions) à qui j’ai demandé si elles avaient une anecdote, une histoire à me raconter sur ces petites particules : pollen, poussières, particules fines, toutes ces choses qui sont dans l’air et dans les conversations… En avançant dans cette recherche, à travers des lectures aussi, je n’ai fait que l’élargir toujours plus, car à partir de ce thème, cette poussière, on peut parler de tout : d’environnement, de santé, de travail, d’atomes, de galaxies, de chants des dunes, de batailles, de répression, de violence, de douceur, d’architecture, de bois, de communauté, d’immunité, de mémoire, de son, d’apparition, de fête, d’enfance,… bref de beaucoup beaucoup de choses. A chaque bifurcation, mille nouveaux chemins se sont ouverts et ma tache s’en est trouvée compliquée…
N’étant pas démiurge, je suis revenue à cette matière de base, les interviews, douze en tout, que j’ai retranscrites, accolées, cousues ensemble. J’ai enlevé tous les points et toutes les virgules et j’ai abouti à un long texte, un texte « asphyxié », de premier abord difficile à lire. Je vois tous ces mots comme en suspension dans l’air, des points discrets qui forment comme une grisaille. C’est comme une matière, une étendue, une forêt plantée qui a besoin d’être révélée par un geste, un rayon de lumière, un parcours, un souffle, un timbre de voix…
En le lisant j’ai eu le sentiment que c’était comme une longue plainte. J’ai pensé qu’elle pourrait passer dans une autre dimension si elle était chantée à la manière d’une psalmodie, d’une complainte médiévale, d’un chant polyphonique, d’un chant à inventer… C’était une intuition. J’ai pu avancer un peu dans ce sens en rencontrant ici quelques personnes qui pratiquent le chant et qui ont eu envie de voir avec moi ce que ce texte a dans le ventre, dans la voix."